Tic. Tac. L'horloge tourne. Encore et toujours plus vite. Le temps. Ton temps est compté. Inlassablement et sans aucune retenue il te coule entre les doigts comme l'eau. Instable à ton gout, tu ne sais pas si tu dois partir à sa recherche ou non. Qu'importe le temps n'est pas encore venue. Sa mélodie mélancolique n'a pas encore résonné à tes oreilles calfeutrées.
Tic. Tac. Ton passé est derrière toi. Ta bonne humeur aussi. Qui sait ? Peut-être que tu l'as laissé inconsciemment pour oublier le temps ou bien au contraire tu as tout calculé. Le temps t'apportera très certainement la réponse, mais pas tout de suite. L'horloge possède encore toutes ses pièces. En revanche, tu sais qu'il te faudra un attendre un certain temps avant de pouvoir reconstruire le puzzle qui constitue ta vie.
Tic. Tac. Le temps s'écoule sous tes pieds. Tu es là en train d'en suivre la trace. Tu essayes de gravée le moindre de ses mouvements dans ton esprit noir. Malheureusement. Tu sais très bien, que sa conquête est veine, mais qu'importe. C'est un sport. Comme tant d'autre ou bien un passe-temps... Tu ne serais quoi répondre à ce choix. Tu voues ton existence à d'autre démon.
Sous tes doigts effilés tu te délectes de voir ces misérables pantins jouer sous tes ordres. Parfois tu trouves l'exercice bien trop facile, mais tu n'as toujours pas trouvé la perle qui essayera de t'esquiver comme une anguille. Tu sais parfaitement jouer et user des mots. Connaissant leur porter et leur limite. Ainsi tu peux abattre ton adversaire.
Malheureusement tu te retrouves toujours démunit face au même problème. Le temps. Encore et toujours lui. Cet être onirique gourmand et insatiable. Qui te courses sans fin. Jusqu'à ta chute. Mortel. Pour autant n'est-ce pas ton adversaire le plus délectable ? Tu sais parfaitement que tu ne pourras point gagner, mais l'envie de jouer coule dans tes veines.
Contrairement au reste tu sais pertinemment que ce don n'est pas une chose futile qui t'étais accordée dès la naissance. Non. Tout au contraire. Ce n'est qu'à force de travail acharné que tu sais te servir de cette faveur. Quelle gratitude de savoir que ce n'est pas cette maléfique cuillère en argent que tu as dans la bouche qui peut te permettre de survivre dans ce monde noircie par la haine de l'homme.
Enfin bon tu ne vas pas tout de même cracher sur les legs de tes pairs. Qui sont incontestablement de magnifiques présents. Si on passe en outre ton aisance de langage, il te reste encore quelques atouts de ton côté. Ton agilité a changé de masque aussi rapidement que de chemise. Joie. Tristesse. Haine. Jalousie. Tentation et tu en passes. Tu les manipules presque tous à la perfection. Ceci est tellement troublant parfois que tu en oublies qui tu es réellement. Si ce n'est pas déjà fait.... Coquille vide.
Ton argent. Non. Celui qui de tes ancêtres. Cette dernière joue aussi dans la balance. Peut-être beaucoup trop à ton gout. Enfin comme on dit, on ne choisit pas nos parents. Tu ne t’attarderas pas tellement sur eux. Pourquoi ? Tu ne serais pas trop en donner la raison, mais le fait est là. Ils ont étaient et ils ne sont plus maintenant. En revanche, dans toute cette cacophonie d’idée tu oublies peut-être un point primordial chez toi.
Ta chair et ton sang. Tu t'en fous royalement d'où il provient. Tu veux voir le résultat. L'harmonie de ta peau basanée et de tes lèvres. Erreur de la nature ou non, tes yeux clairs comme l'azure sont le seul et unique signe de ton handicape. Aveugle. Un boulet à première vue, mais tu as vivre avec et tu en as tiré parfois un grand atout. Ta carrure. Ta féminité. Tu ne les as certes jamais vus, mais d'après les dire de certains beaucoup de choses sont en ta faveur. Même tes cheveux blancs. Un véritable mystère. Des oui dires peut-être mensonger. Qu'importes, ton toucher remplace tes yeux.
Tic. Tac. Le temps imparti vient de prendre fin. Une nouvelle porte du destin s’ouvre devant toi, mais n’oublie pas que le terminus est le même pour nous tous…